Première partie
Cette série d’articles est consacrée au Silmarillion dont la narration est si vaste qu’il est parfois difficile de la suivre. Nous souhaitons donc aider les lecteurs à comprendre le génie de Tolkien et les fondements de La Terre du Milieu.
La saga de Peter Jackson ne relate en effet que la fin du Troisième âge…qui a duré 3021 ans. Pourtant, les racines de l’univers sont bien plus étendues qu’on ne pourrait le suggérer.

Le commencement
Pour comprendre la mythologie de Tolkien, nous pouvons interpréter Ilùvatar comme la figure du dieu suprême, comme celle du Dieu catholique. Rappelons que Tolkien était très croyant.
Ilùvatar, également appelé Eru, a créé les Ainur qu’on nomme aussi les Bénis. Ces êtres étaient doués et Eru les encouragea à créer une Grande Musique, ils apprirent à s’écouter et leurs voix s’harmonisèrent. Mais Melkor déjà, voulut y mêler sa propre musique et cela dérangea la Grande Musique. Les Ainur ne surent plus s’écouter car ils furent perturbés par la voix de Melkor qui dissonait. Par trois fois, Eru s’interrompit et encouragea les Ainur à recommencer la Musique. A chaque fois, Melkor sema encore le désordre, forçant Eru à intervenir. La troisième fois, Eru parla. Il confirma à Melkor que sa voix était la plus forte parmi celles de tous les Ainur, mais la musique devait provenir de lui, Eru, sinon elle serait vaine. C’est alors que Melkor ressentit la honte et la colère. Eru conduisit tous les Ainur à découvrir ce que leur Grande Musique avait créé.
Eru offrit aux Ainur une vision d’Arda, le monde qui serait créé. Les Ainur y virent les forêts, les montagnes mais aussi des êtres vivants qu’ils aimèrent aussitôt pour être les créations d’Eru. Melkor lui-même eut envie d’y faire régner un ordre selon sa volonté, au fond de son cœur, il enviait déjà les pouvoirs qui seraient donnés aux Enfants d’Ilùvatar : les Elfes et les Hommes. Lui aussi souhaitait avoir des serviteurs.
Eru fit donc naître Le Monde qui Est, issu de la Grande Musique. On la nomma Eä, le Royaume de la Terre, mais les Elfes le nommeraient plus tard Arda. Eru proposa aux Ainur qui le souhaitaient d’aller y vivre avec comme condition de ne pas revenir parmi eux. Les Ainur qui acceptèrent de partir sur Arda furent alors nommés les Valar : Les puissances du monde. Parmi-eux figuraient sept seigneurs et sept dames. Huit d’entre-deux étaient les plus puissants des Valar qu’on appela les Aratar.



Mais une fois à Eä ceux-ci furent surpris de découvrir que ce monde n’était ni aussi beau ni aussi vivant qu’il ne l’avait été dans la vision offerte par Eru. Celui-ci leur expliqua que ce serait à eux de construire et d’améliorer Eä. Alors les Valar se mirent au travail, chacun disposant de dons particuliers. Manwë était le plus sage et le plus puissant d’entre eux et il se trouvait qu’il était également le frère de Melkor.

L’idée de posséder Eä et les êtres qui étaient destinés à y vivre plut à Melkor et il tenta de se l’approprier. Son frère, Manwë ne le laissa pas faire et s’opposa avec sagesse à ses desseins. En colère, Melkor se retira quelques temps. De leur côté les Aratar travaillèrent ardemment à l’embellissement d’Eä. Ils préparaient la Terre dans l’attente de la venue des Enfants d’Ilùvatar. C’est en se souvenant de leur forme, aperçue dans la vision d’Eru, que les Valar revêtirent une forme visible et s’habillèrent lorsqu’ils se promenaient sur Eä. Melkor les vit et les envia une fois de plus. Il prit une forme semblable mais se montra plus puissant et plus imposant. C’est à ce moment que débuta le premier conflit entre Melkor et les Valar.
La création des Nains

Melkor s’acharna à détruire le travail des Valar sur Eä. A cause de Melkor, les Enfants d’Ilùvatar furent longs à venir. Et les Valar, pressés de leur apprendre des choses se languissaient de leur venue. Ainsi Aulë créa en secret des Enfants. Il ne le dit d’abord pas aux Valar de peur d’être critiqué. Il forgea des êtres robustes et résistants, aussi durs que le roc et obstinés car ils devaient pouvoir résister à Melkor. C’est ainsi que furent forgés les Sept Pères des Nains. Quand Eru l’apprit, il ordonna à Aulë de les détruire. Mais voyant les Nains se tordre d’effroi sous le marteau dont s’était emparé Aulë qui s’était résigné à les faire disparaitre, Eru l’arrêta. De toute évidence, les Nains étaient dorénavant des êtres dotés d’une conscience. En revanche, Eru décida que les Nains ne peupleraient pas Eä avant ses propres Enfants. Alors Aulë endormit les Nains, attendant que les Elfes et les Hommes arrivent
« Ils édifiaient des terres et Melkor les détruisait, ils creusaient des vallées et Melkor les comblait, ils élevaient des montagnes et Melkor les abattait, ils faisaient le lit des océans et Melkor les dispersait ».
(Tolkien, Le Silmarillion, Presses-Pocket, Saint-Armand 1987, page 23).
Le Printemps d’Arda
Le travail acharné des Valar pour embellir Eä fut connu sous le nom de « Printemps d’Arda ». Yavanna y sema des graines, Aulë y apporta la lumière. Il installa deux lampes dans l’Océan, l’une au nord de la Terre du Milieu qu’on appela Illuin et l’autre au sud qu’on nomma Ormal et les Valar firent une fête pour célébrer leur œuvre. Pendant ce temps, Melkor s’installa sous la terre et y construisit une forteresse. Alors, les créatures et la végétation devinrent monstrueuses. Melkor décida de porter le premier coup et brisa les lumières. Leurs piliers tombèrent et fracassèrent la Terre. Leur feu ravagea Eä marquant la fin du Printemps d’Arda.
Le retrait des Valar
Face à Melkor, à ses créatures et à la désolation de leurs terres, les Valar fuirent la Terre du Milieu et se réfugièrent au pays d’Aman à Valinor, de l’autre côté de la Grande Mer.
Pour mieux comprendre la géographie de ces événements, il faut imaginer que la Terre du Milieu, sur laquelle les Valar préparaient l’arrivée des Enfants, représente un continent. De l’autre côté de la Grande Mer se trouve un second continent, celui des Terres Immortelles également appelé Aman.

Là-bas, Yavanna chanta et son chant donna naissance aux deux arbres de Valinor. L’un était recouvert de feuilles d’un vert sombre et fut appelé Telperion, Ninquelote ou Silpion. Le second, aux feuilles d’un vert tendre fut appelé Laurelin, Malinalda ou Culurien. C’est à Aulë, le maître des artisans que les Valar devaient la beauté de Valinor. Mais certains Valar ne pouvaient oublier la Terre du Milieu. Parce qu’il était le seigneur de l’eau, Ulmo demeura prés de la Terre du Milieu, dans la mer. Yavanna, elle, venait souvent sur les Terres du Milieu pour guérir la végétation.
Sachant que les premiers Enfants devraient naître dans l’ombre que Melkor avait provoqué, les Valar créerent les étoiles. Cette lumière devrait les guider. C’est des étoiles que naquirent à cet instant les Elfes. C’est Oromë qui les rencontra par hasard alors qu’il était parti chasser. Il entendit le chant de ces êtres qui s’étaient eux-mêmes nommés « Quendi ». Oromë les nomma les Eldar qui signifiait dans leur langue : Le peuple des étoiles. Mais les Eldar prirent peur quand ils aperçurent le Valar, car Melkor, qui avait déjà découvert les Elfes, avait envoyé des êtres effrayants pour les surveiller, et beaucoup des leurs avaient disparus parce qu’ils s’étaient aventurés trop loin ou seuls. On suppose que ces elfes-ci furent emprisonnés et torturés par Melkor et qu’il créa de ce fait la race des Orcs.
Quand Oromë qui avait finalement gagné la confiance d’un groupe d’Elfes retourna en Aman pour partager la nouvelle de l’arrivée des Enfants d’Ilùvatar, celui-ci fut appelé par Manwë pour leur porter conseil. Car les Valar souhaitaient protéger ces Elfes de Melkor et Ilùvatar estima qu’il était temps de prendre les armes contre lui. Ils finirent par le capturer et l’enchainèrent avant de le ramener avec eux. Mais Sauron qui avait déjà été corrompu par Melkor ne fut pas retrouvé. De plus, les Valar ignoraient tout des galeries qui avaient été creusées et par lesquelles les serviteurs de Melkor s’enfuirent. Celui-ci demanda pardon à Manwë qui ne céda pas et le fit emprisonner.
La séparation des Elfes
Une fois cette guerre finie, les Valar se demandèrent ce qu’ils feraient des Quendi. Certains voulaient qu’ils puissent demeurer libres en Terre du Milieu et qu’ils participent à y refonder la vie. D’autres craignaient pour leur vie en raison des créatures de Melkor. De plus, ils appréciaient et admiraient les Quendi et voulaient les voir demeurer auprès d’eux. Alors on demanda aux Quendi de venir, mais ceux-ci demeuraient apeurés. Des Valar, ils ne connaissaient que la guerre qu’ils avaient mené contre Melkor. Alors Oromë leur fut envoyé et il revint avec trois ambassadeurs Elfes : Ingwë, Finwë et Elwë qui deviendraient rois. Ils furent tant éblouis par Valinor qu’ils convainquirent une partie des Quendi de rejoindre les Valar. Ceux-ci conservèrent le nom qu’Oromë leur avait donné : les Eldar mais ont les appela également les Calaquendi : « Les Elfes de Lumières » car ils étaient destinés à percevoir la Lumières des deux arbres de Valinor. En revanche, une autre partie des Elfes préféra demeurer sous les étoiles de la Terre du Milieu, ceux-ci furent nommé les Avari, les Révoltés.
Trois groupes, représentés par chacun des trois ambassadeurs, prirent tout à tour le chemin vers les Terres immortelles. Le premier fut celui des Elfes menés par Ingwë. On les nomma les Vanyar et ils furent les plus aimés et estimés les plus beaux. Le second groupe, celui de Finwë fut appelé celui des Noldor. On les surnomma les Penseurs et ils étaient respectés pour avoir combattu dans le Nord. Le troisième et dernier groupe était le plus nombreux des trois et eut deux rois : Elwë et son frère Olewë.

Feanör, les Silmarils et Melkor
Une fois les trois groupes d’Elfes réunis à Valinor, les temps furent heureux. Finwë épousa Miriel et ensemble ils eurent un fils Feanör qui signifie « l’Esprit du Feu ». Mais l’enfantement fatigua tant Miriel que son esprit quitta son corps peu de temps après la naissance1. Le peuple de Finwë, les Noldor perfectionnèrent rapidement les techniques et leurs arts. Ils furent les premiers à écrire. Feanör était doué et créa des germes particulièrement beaux. Arriva le temps de la fin de la punition de Melkor. Celui-ci revint plaider sa cause auprès des Valar. Il y vit les Eldar à leurs pieds et en fut jaloux une fois de plus. Cette fois, Manwë lui pardonna. Et petit à petit, Melkor retrouva la confiance de la plupart des Valar (Ulmo et Tulkas le haïssaient particulièrement). Feanör le détesta rapidement et ce fut lui qui le nomma le premier Morgoth. Bien que celui-ci s’était rapproché des Noldor, pour leur pratique des arts, le fils de Finwë ne lui faisait pas confiance.
Un jour, Feanör parvint à créer les Silmarils, des joyaux dont personne ne connaissait la matière mais qui résistaient à la noirceur la plus profonde. Ils avaient été conçus avec la Lumière des Arbres de Valinor et renvoyaient une lumière toute aussi resplendissante. Melkor en fut jaloux et désira les obtenir. Pour cela, il devait écarter Feanör et causer le trouble parmi les Noldor. Il répandit des mensonges auprès de ceux d’entre-eux qui l’écoutaient. Il laissa entendre que les Valar les avaient fait venir pour ne pas qu’ils s’épanouissent et s’améliorent loin d’eux. Il leur parla également des autres enfants d’Ilùvatar, les Hommes, dont les Elfes ne savaient rien. Cela arrangea une fois de plus Melkor qui insinua que la venue des humains leur était cachée car les Valar comptaient sur ces derniers pour être davantage gouvernables que les Elfes. Ceux-ci furent inquiets de penser qu’Ilùvatar préfèrerait ces autres enfants à venir.
Feanör devint en même temps orgueilleux et avare, protégeant ses Silmarils de la vue de tous. Seul son père Finwë et ses fils avaient le droit de venir les admirer.
Souvenez-vous de Finwë, celui-ci avait épousé une nouvelle femme Indis après la perte de Miriel. Feanör n’avait pas approuvé le mariage et n’aimait pas les deux fils d’Indis. Lorsque Melkor eut semé le trouble chez les Noldor, il s’en prit à Feanör. Il vint dire à ce dernier que le fils aîné d’Indis : Fingolfin avait pour projet d’usurper le trône de Feanör et cela avec le soutien des Valar. Melkor alla ensuite persuader Fingolfin que Feanör, qui ne l’avait jamais aimé et qui était devenu très puissant, viendrait le chasser. Ainsi, en secrets, chacun des deux camps commença à fabriquer des armes.

Inquiet face aux Noldor qui semblaient prêts à entrer en rébellion, Finwë réunit un conseil dans lequel apparut Fingolfin. Celui-ci expliqua craindre la révolte de Feanör qui souhaitait mener le peuple des Noldor hors des Terres Immortelles. Manwë était demeuré silencieux, c’était les Valar qui avaient amenés les Noldor ici, et ils n’étaient pas leurs esclaves, même si c’était folie ; ils avaient le droit de partir. Mais les Valar furent tout de même consternés par les paroles et les agissements de Feanör dont le mot « esclave » ne quittait plus la bouche, alors ils le menèrent au conseil afin de répondre de ses actes. A force de questions, les Valar comprirent que Melkor était la machination de toute cette colère contre eux et aussitôt on partit à sa recherche.
Mais personne ne trouva Melkor. Quant à Feanör, il fut exilé de sa cité et parti avec ses fils et son père qui l’aimait plus que ses autres enfants. Là-bas, il fonda une forteresse et y entassa tous ses trésors, ses armes et les Silmarils. Fingolfin prit finalement sa place en tant que roi des Noldor, comme Fëanor l’avait redouté. Melkor, dans sa grande obsession des Silmarils, tenta d’amadouer Fëanor aux portes de sa forteresse, mais lorsqu’il mentionna les gemmes, l’avarice de Fëanor reprit le dessus et il chassa Melkor.
Les Valar cherchèrent Melkor vers le Nord, mais l’entreprise était vaine, car en réalité, celui-ci s’était rendu vers le Sud et avait abandonné son apparence physique. Là-bas, il chercha à corrompre Ungoliant, l’araignée, dans le dessein qu’elle l’accompagne en Aman. Personne ne savait d’où Ungoliant venait, mais on suspectait qu’elle était apparue lorsque Melkor avait semé le chaos sur les Terres du Milieu. Elle vivait dans des grottes près du Royaume des Bienheureux, car « elle avait soif de Lumière tout en la haïssant » (Tolkien, Le Silmarillion, page 91).
Pendant ce temps, Arda était régulièrement en fête. Manwë voulut en organiser une plus belle encore afin d’apaiser les récentes rivalités et de calmer les cœurs, notamment ceux préoccupés par la fuite de Melkor. Mais alors que les Noldor, Finwë et Fëanor avaient été conviés, ce dernier se présenta seul, sans habits de fête ni ostentations, contrairement à son habitude passée. Finwë avait refusé de venir. Pourtant, devant Manwë, Fëanor et Fingolfin se réconcilièrent.
C’est à ce moment-là, alors que la fête battait son plein, que Melkor et Ungoliant parvinrent aux Arbres. Melkor leur asséna un premier coup à chacun, et la sève s’en écoula comme du sang. Ungoliant vint alors y injecter son venin, et les Arbres s’éteignirent. Elle but également aux Citernes de Lumière, plongeant ainsi le pays d’Aman dans l’obscurité. Du haut du palais de Manwë, on vit les ténèbres et la Nuit se répandre. Manwë, dont seule la vue pouvait percer le noir total, aperçut Melkor s’enfuir. On se lança à sa poursuite, mais rapidement, le nuage qui entourait Ungoliant les arrêta.

En Aman, la lumière des étoiles de Varda brillait encore. Yavanna expliqua qu’elle ne serait pas capable de redonner la vie aux Arbres comme elle l’avait fait une première fois. Leur lumière vivait cependant encore dans les Silmarils et, si Fëanor acceptait de les partager, les Arbres pourraient renaître. Mais celui-ci refusa, expliquant qu’ils étaient son œuvre et que, tout comme Yavanna, il ne serait pas capable de la réitérer. Les Silmarils étaient son bien le plus précieux, et s’il devait les briser, son cœur se briserait aussi. Il se souvint également des paroles de Melkor sur l’envie que les Valar portaient aux gemmes.
À ce même instant, des Noldor vinrent apporter de sombres nouvelles : Melkor était parvenu à la forteresse de Fëanor et, pour la première fois ici, avait répandu le sang en tuant Finwë. Il avait également dérobé toutes les richesses de la forteresse, dont les Silmarils. Fëanor, pris de rage contre Melkor, le nomma devant tous Morgoth, le Noir, Ennemi du Monde. Ce nom resta dans les mémoires. Il accusa Manwë de les avoir conviés à festoyer, l’empêchant ainsi de veiller sur sa forteresse.
De leur côté, Ungoliant et Melkor, qui ne pouvait plus échapper aux yeux de l’araignée, arrivèrent en Terre du Milieu. Là-bas, Ungoliant lui rappela qu’il lui avait promis qu’elle pourrait dévorer jusqu’à ce que sa faim fût satisfaite, et elle en était loin. Alors, à contrecœur, Melkor lui donna, une par une et de la main gauche, les richesses dérobées à Fëanor. L’araignée les avalait les unes après les autres, tandis que, de sa main droite, Melkor conservait les Silmarils. Lorsque Melkor refusa de les lui donner, Ungoliant, devenue plus imposante depuis qu’elle avait bu aux Citernes en Aman, entreprit de l’étrangler avec ses toiles. À cet instant, il poussa un tel cri que ses anciens serviteurs, réfugiés dans les cavernes depuis que les Valar l’avaient arrêté la première fois, surgirent de la terre pour libérer leur maître. Ungoliant dut s’enfuir.
On dit qu’elle se rendit en Beleriand, où elle s’accoupla avec d’autres créatures qu’elle avait engendrées et qu’elle dévorait ensuite. Nul ne sut ce qu’elle devint, mais beaucoup pensent qu’elle se dévora elle-même à cause de son insatiable faim2.
Morgoth put alors se réinstaller sur ses terres. Les légions qu’il avait jadis gouvernées revinrent à lui. Il engendra d’autres Orques et agrandit son armée. Il se fit forger une couronne sur laquelle il posa les Silmarils. Ceux-ci, protégés par une magie empêchant tout être malveillant ou mortel de les toucher, lui brûlèrent les mains.
Le Massacre Fratricide d’Alqualondë
Animé par la haine, Fëanor se représenta devant les Noldor alors qu’il en avait été chassé par les Valar et encouragea son peuple à se lever, à partir batailler contre Morgoth et à fonder un royaume sans les Valar. Il fit également le serment que tout être, ennemi ou ami, mortel ou non, qui posséderait un Silmaril serait tué. Devant cette déclaration, Fingolfin s’interposa. Son fils Turgon le suivit, mais les fils de Finwë, ses frères et leurs propres fils ne furent pas tous d’accord avec lui. Certains furent tentés de rejoindre Fëanor, tout comme une certaine Galadriel, qui souhaitait quitter les Terres Immortelles. Finalement, Fingolfin accepta de partir avec son peuple, car c’était le souhait des siens.
Mais avant même le départ, des tensions éclatèrent parmi les Noldor. Même si c’était Fëanor qui avait rassemblé les Noldor, ceux-ci préféraient en majorité avoir Fingolfin pour roi. Ainsi, la légion qui partit était déjà quelque peu fragilisée. On estime que seul un dixième des Noldor refusa de partir, soit parce qu’ils aimaient trop les Valar, soit parce qu’ils ne voulaient pas quitter leur cité, mais aucun ne recula par peur du danger.
Ce fut seulement avant le départ que Manwë envoya un messager à leur rencontre. Il leur fit savoir qu’il ne les retiendrait pas, car, contrairement à leurs accusations, ils n’étaient pas leurs geôliers, mais il les avertit qu’ils se dirigeaient vers un grand danger et que jamais, en tant qu’Eldar, ils ne pourraient agir contre Melkor, qui était un Valar. Fëanor rit de ces paroles et n’en tint aucun compte.
En route, Fëanor se rendit compte que la vaste armée qu’il menait ne serait pas en mesure de traverser la mer sans navires. Il fit donc une halte chez les Teleri, les Elfes de la mer, pour les persuader de partir avec eux et d’emporter leurs bateaux. Mais les Teleri ne furent pas convaincus. Ils ne souhaitaient pas s’opposer aux Valar et craignaient que les Noldor ne fassent une erreur.
« Car je te le dis, Fëanor, fils de Finwë, ils [les bateaux] sont pour nous ce que les joyaux sont aux Noldor : ils viennent de notre cœur et nous n’en ferons plus de pareils. » (page 108)
Une terrible dispute éclata et beaucoup furent blessés. Alors que les Noldor perdaient face aux Teleri, Fingon, le fils de Fingolfin, vint secourir son peuple sans connaître la raison de leur querelle. Ensemble, ils vainquirent les Teleri et s’emparèrent de leurs bateaux. Beaucoup de Teleri furent tués, et bien qu’Olwë demanda l’aide d’Ossë (le Maia d’Ulmo, Seigneur des Eaux), celui-ci n’intervint pas, car les Valar ne souhaitaient pas retenir ou punir les Noldor par la force. Mais Uinen, l’épouse d’Ossë, pleura son peuple, et la mer devint terrible pour les Noldor. On parla de ce triste événement comme du Massacre Fratricide d’Alqualondë.
Une fois arrivés en Terre du Milieu, les Noldor reçurent un terrible présage leur indiquant qu’ils allaient trouver la désolation et que, s’ils n’étaient pas tués, ils regretteraient leurs choix et le meurtre de leurs frères. Si Fëanor ne prit pas peur, Finarfin, frère de Fingolfin et demi-frère de Fëanor, qui avait déjà souffert du meurtre des Teleri, choisit de retourner au Pays d’Aman et de supplier le pardon des Valar. Ceux-ci lui pardonnèrent, à lui et aux hommes qui étaient rentrés avec lui, et Finarfin devint le roi des Noldor qui demeuraient au Pays d’Aman. Ses fils, cependant, ne rentrèrent pas avec lui, car ils préféraient rester auprès de leurs cousins.
Fingon et Turgon, les fils de Fingolfin, décidèrent de suivre Fëanor. Leur cœur était vaillant, mais ils craignaient également la colère des Valar pour avoir répandu le sang de leurs frères. Le chemin fut difficile, et lorsqu’ils atteignirent les contrées glacées du Nord, certains, notamment ceux qui préféraient Fingolfin à Fëanor, lui en voulurent de les avoir menés jusque-là.
La prochaine étape de leur parcours consistait à traverser la mer, mais il manquait des bateaux pour que tous puissent embarquer en même temps. Aucun des deux groupes ne voulait laisser l’autre partir en premier, de peur d’être abandonné. Fëanor se montra le plus vil et, avec ses partisans, partit à bord des bateaux à l’insu de l’autre groupe. Une fois débarqué, Maedhros, le fils aîné de Fëanor, demanda à son père qui devait partir chercher le reste du groupe. Lui et Turgon avaient autrefois été de proches amis. Fëanor rit de son fils, clamant que personne n’irait chercher l’autre groupe, et il ordonna qu’on brûle les bateaux.
De l’autre côté de la rive, le reste des Noldor observa cet immense brasier. Fingolfin, furieux, décida de retrouver coûte que coûte Fëanor. Les Elfes suivirent Fingolfin, ses fils, Finrod, le fils aîné de Finarfin et Galadriel.
Au Nord, les Elfes perdirent beaucoup de leurs compagnons. Turgon perdit lui-même son épouse. Mais ils demeurèrent forts, et contrairement aux partisans de Fëanor, eux s’aimaient véritablement.

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